mardi 2 décembre 2014

Nuage sonore et méditations musicales

This post in French features a different set of pictures from the English version (The Soundcloud of My Loving Meditations). Enjoy!

Chaque mois (ou presque), je participe à une soirée de « Kirtans et chants sacrés du monde » qui est merveilleusement bénéfique. Vous devriez essayer :o)




Je suis assise sur un coussin, en compagnie d’une trentaine de personnes. Plusieurs musiciens forment un demi-cercle en face de nous; la jeune femme qui mène la plupart des chants joue de l’harmonium indien.

Pendant deux heures qui passent comme un rêve, nous nous immergeons dans les mantras mélodieux des Kirtans et autres mélopées dansantes ou apaisantes, issues de diverses cultures.


Montague Park, Galiano Island

Le couple qui organise ces événements mensuels est très inspirant, et l’atmosphère détendue m’encourage à laisser ma voix se déployer pleinement, ou à chuchoter avec émotion les mots étrangers, en résonance avec les lieux inattendus où le chant m’emmène.

Pour moi, c’est une forme complète de méditation : les battements du cœur et le souffle, l’esprit et le cœur s’harmonisent naturellement.




À mesure que je répète ces phrases musicales, le cours sinueux de ma respiration redevient large et profond… 




Les pensées perdent leur dimension réflexive : elles deviennent un état d’esprit, qui (à son tour) se convertit en harmoniques, apaisé et ré-énergisé par toutes ces voix qui s’unissent.

Des solutions émergent, des doutes me quittent et des révélations ont lieu, mais cela se fait tout seul, de manière aléatoire et diffuse. Même quand je place consciemment ma voix sur la bonne note, je me place en fait, toute entière, dans les vibrations de la chanson. 

Elles me portent, et je les porte en moi.




Je peux bien sûr fredonner ces paroles durant mes activités quotidiennes – je le fais souvent car les mélodies me sont désormais familières – mais ici, dans ce nuage d’énergie sonore et tendre que je participe à créer, la mélopée m’amène à un autre niveau.





C’est un peu une métaphore de la vie elle-même, puisque nous sommes tous donneurs et receveurs de cette douce magie :o)





J’aime beaucoup le fait que le rythme et l’atmosphère changent d’une séquence à l’autre : cela me permet de percevoir, physiquement, l’esprit de chaque mantra.

Des ondes de joie, de gratitude et d’étonnement me parcourent les vertèbres et les muscles. Je les sens frémir jusqu'au bout de mes doigts.





Simultanément, mon champ de conscience s’élargit à la salle entière, au monde dans son ensemble.

Il englobe le passé, le présent. Et ceux que j'aime. 



Coucou ! Vous me manquez.


Souvent, je pense inopinément à des personnes qui sont importantes pour moi, ou qui ont joué un rôle important dans ma vie. Je les accueille dans mon cœur, dans le mantra que je chante, dans le fleuve bienveillant des choses vivantes, qui nous relie en continu, et où le chant me replonge.


Vancouver Island depuis Sunset Beach, Vancouver.


Cette fois-là, j’ai réellement senti la présence aimante et encourageante de deux femmes, l’unique arrière grand-mère que j’ai connue et ma grand-mère paternelle. Leurs bonnes vibrations me parvenaient en petites vagues, un peu au-dessus de ma tête.


Mon arrière-grand-mère Yvonne, du côté maternel.
Elle a ici un air timide, mais j'ai le souvenir d'une femme rayonnante, que tout le monde, même à l'époque de cette photo,

décrivait comme une personne formidable.


C’était comme si elles me disaient : « Tu te débrouilles bien, ma chérie ».


Ma grand-mère Louise, du côté paternel.
Toujours élégante, merveilleuse cuisinière, douée pour le design et le commerce, elle était très affectueuse avec tous ses petits-enfants,

 et nous serrait fort dans ses bras avant de nous embrasser fougueusement.


Mon amie Solenne était assise près de moi (nous y allons souvent ensemble), et c’était un bonheur, comme toujours, d’entendre sa voix douce se tisser aux autres, et à la mienne.





Je ne sais plus à quel moment j’ai pris particulièrement conscience de l’équilibre subtil qu’il nous faut d’abord trouver, puis conserver, lorsqu’on improvise au sein d’un groupe – entre la réceptivité et la confiance, entre l’écoute et le besoin de trouver sa voix, entre l’harmonie et l’inspiration – et j’ai été frappée par le fait que ce processus est valable à tous les niveaux de nos amitiés. Ou de toute interaction sincère.





J'ai appris aussi que si j'écoute attentivement, l'esprit ouvert, des notes inattendues émergent, créant chaque fois de nouvelles harmonies.






C’est peut-être une évidence, et j’aurais sans doute dû le comprendre plus tôt, car le sujet m’a préoccupée bien des fois. Mais c’est au cours de cette soirée, en modulant ma voix sur chaque chant pour mieux entendre celle de Solenne, que j’ai vraiment saisi la portée de cette leçon d’équilibre.





Et des larmes de reconnaissance traçaient sur mes joues deux petits ruisseaux joyeux.




Avez-vous connu des expériences similaires en chantant des mantras, ou en méditant ?

Ou peut-être en improvisant dans un groupe de musique ?

:o)


ps - la version anglaise ci-dessous présente un autre choix d'images. Ta-da!

4 commentaires:

  1. Petite fée... Tu as bien fait de partir ! Te voilà en pleine éclosion.
    Ne te fonds pas trop bien dans la Nature, ou je vais te perdre ! Comment ferais-je pour te distinguer dans les feuilles ou les nuages, moi qui suis encore fort loin de tes harmonisations subtiles ?
    Tu sèmes un doux vent frais de poésie sur cette terre, qui en a bien besoin... Merci.

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    1. Merci belle Marianne, tu as raison - il y a véritablement dans le ciel d'ici, dans ses nuages et ses arbres, quelque chose d'intime et de vaste à la fois, une proximité avec le sens et la sensation qui rayonne aussi chez ceux qui vivent sous ce ciel, avec ces arbres. C'est bon d'être là.

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    2. Quant à la mise en mots, j'ai souvent l'impression que ma capacité à décrire ce que je vis diminue en proportion inverse avec ma capacité à vivre au présent, ce qui est logique, mais un peu handicapant. Heureusement, il y a les images :o)

      Et je me sens étrangement consolée de m'apercevoir que, si mes projets d'albums se déploient très lentement, je parviens néanmoins à publier des textes illustrés, ici même, une à trois fois par mois...

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    3. Je voulais dire : ma capacité à décrire ce que je vis diminue, en proportion inverse, à mesure que ma capacité à vivre au présent augmente…

      (see? ;o)

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